Monsieur, Maintenant que le président Biden a chargé ses fonctionnaires d’élaborer de nouveaux plans pour renforcer le système financier mondial, nous pouvons nous attendre à une pléthore de propositions dans la presse financière. Avant de laisser le taureau se déchaîner dans la boutique de porcelaine, puis-je suggérer une série de questions qui devraient être orientées vers toute proposition de réforme.
Premièrement, les propositions de prévention des crises futures vont-elles au-delà des déclarations insensées sur le renforcement du système financier »pour faire des recommandations spécifiques? Par exemple, explique-t-il exactement comment les systèmes juridique, réglementaire et financier seraient développés? Combien de temps faudra-t-il pour construire la capacité administrative requise et que devraient faire les nations dans l’intervalle? Et quelles conditions doivent être remplies avant la libéralisation du compte de capital et quelle forme doit-elle prendre?
Deuxièmement, la proposition fournit-elle des orientations pour guérir les crises plutôt que de se fonder uniquement sur l’élaboration de nouvelles mesures pour les prévenir? Il est peu probable que ces nouvelles mesures soient en sécurité, et avec la contagion financière, toute crise ne sera probablement pas locale dans ses conséquences. Les médecins sont formés à la fois à la prévention et à la guérison. Les médecins financiers seraient bien avisés de faire de même.
Troisièmement, comment une nouvelle institution ou organisation inciterait-elle ses pays membres à se conformer aux meilleures pratiques? Autrement dit, comment la proposition traiterait-elle le Japon (un pays qui n’a pas suivi les meilleures pratiques financières et macroéconomiques)? Quelles sont les dents de l’institution proposée? Et quelles seraient les implications probables pour la souveraineté nationale?
Quatrièmement, comment les décisions seraient-elles prises dans une nouvelle organisation? La proposition concilie-t-elle les demandes de participation d’un grand nombre de parties intéressées avec le fait que seul un processus décisionnel très réactif pourrait suivre les marchés financiers mondiaux ouverts 24 heures sur 24?
À ce jour, je n’ai vu aucune proposition qui puisse répondre de manière satisfaisante à ces quatre questions. Il semble qu’il soit plus facile de fustiger l’architecture financière internationale actuelle que de concevoir un remplacement cohérent.